Une poétique personnelle

Pierre Giquel
Ouest France Février 1997

Exposition à la Galerie ANTI-REFLET, place Aristide-Briand Nantes jusqu'au 4 mars.

Si Benoît Rondot aime classer, répertorier, sa démarche le place d'emblée aux antipodes du parcours convenu, balisé par le « milieu ». L'exposition que lui consacre la galerie Anti-Reflet est de celle qui a le mérite de nous faire voyager. La malice est au rendez-vous, la nostalgie aussi.
Une imposante série de tracteurs recouvre l'un des murs de la salle. Rondot a choisi de retenir sous sa palette les blocs moteurs de ces « écorchés » qui se développèrent entre 1945 et les années 70. Sur Kraft industriel, une vingtaine de ces camions sont aujourd'hui éternisés avec les tonalités de ces époques ici scrupuleusement respectées. Un charme insidieux opère et, sans doute, le traitement tout en nuances y est pour quelque chose. La peinture est, en effet, poncée par un très fin papier de verre, aucune trace de pinceau n'est visible et la brutalité du sujet se trouve ainsi métamorphosée.
Il y a de la douceur dans ce qui apparaît désormais comme des peaux, le support papier devenant objet de délice et de rêverie.
Ailleurs. la rêverie se prolonge à travers un ensemble impressionnant de dessins que l'on découvre dans un angle de la galerie. Une sorte d'armoire à malices contient les mondes chers à l'artiste. Épinglés à l'aide de pinces ou posés, des timbres, des jouets, des mouches à pêche, des ballons, des mésanges... expriment ce goût des objets parfois oubliés, échappés du quotidien ou surgis de l'enfance, objets banals et chargés d'histoire à la fois. Un poème visible.


Benoit Rondot, un amateur de tracteurs

Presse-Océan, février 1997
Exposition, galerie Anti-reflet, février 1997.

Surprenante, cette série de moteurs et de calandres de tracteurs exposés à la galerie Anti-reflet. La plus grande partie de cette exposition est consacrée aux moteurs et calandres de tracteurs agricoles.

C'est avec un regard étonné et curieux à la fois que le spectateur découvre cette exposition. Il les aime ces moteurs qu'il multiplie à souhait, ce qui donne du rythme à cette exposition. Malgré toute la puissance dégagée par ces monstres de fer, l'artiste donne une impression de légerté dans son travail. Cette démarche de finesse, de subtilité, inhabituelle, surprend, étonne.